vendredi, 10 septembre 2008
C’était la foule des grands jours le jeudi 25 septembre dernier et l’information devait être à la hauteur des attentes et des dossiers d’urbanisme bloqués par les zones de réservation.
A un étudiant qui passe un examen avec des connaissances lacunaires, je conseille toujours de soigner la forme à défaut de posséder le fond.
André Antoine ne s’y était pas trompé, et il avait fait mettre les petits plats dans les grands : puisqu’il y avait peu à révéler, ce serait fait avec fastes – si, si, Jacques Bredael le mérite, il n’a jamais déçu, lui - et les moyens techniques utilisés donnaient aux villageois l’impression d’avoir été pris au sérieux.
Mais un portefeuille vide, fut-il en crocodile, est toujours navrant. Et ce que nous avons appris, était, pour l’essentiel, connu de tous.
Récapitulons.
Ce que nous savions.
- Que l’option gare souterraine était retenue au détriment d’une implantation au nord de l’autoroute de Wallonie, bien que beaucoup plus onéreuse. C’est, des deux maux, me semble-t-il, le moindre, puisqu’il évite la perte de terres agricoles. Mais attendons.
Nos questions et leurs réponses.
- Dorsale wallonne ou pas ?
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Rien n’est décidé. |
- Si dorsale, le long de l’autoroute ou boucle nord par les campagnes ?
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Rien n’est décidé, vous dit-on. |
- La jonction avec Luttre, le long du canal ou par la campagne de Thiméon ?
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Vous le saurez en temps utile. |
- Soit, quelle que soit l’option, en aérien ou en souterrain ?
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A définir, notamment en fonction des résultats de l’étude d’incidence. |
- ... et surtout des intérêts d’Infrabel ?
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Comment pouvez-vous penser une chose pareille, nous sommes dans un pays démocratique. |
- Si la jonction s’effectue par la campagne de Thiméon, au-dessus ou en-dessous du captage d’eau, de l’A54, et du canal ?
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Déjà répondu. |
- Quid des nuisances sonores et autres ?
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Des écrans acoustiques pourraient être mis en place. |
- En fonction de quels critères ?
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Une étude d’incidence sur l’environnement. |
- Ne serait-ce pas une directive européenne ?
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Non, toutes ces questions n’ont pas été posées, parce qu’en bons politiques manipulateurs ils ont cadré le débat – son absence, en fait – à un seul point tellement restreint (la gare et rien d’autre), que c’en fut inutile.
Un détail anecdotique était révélateur.
- Ils ont martelé que le développement de l’aéroport à tout prix est primordial et en réponse à la question d’une personne du public concernant un abandon du projet si recours … ils avaient presque l’air d’en rire …
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Ce qui nous ronge.
- Les permis et projets bloqués par les zones de réservation, le sont encore jusqu’au 19 juillet 2010, si pas plus tard...
Conclusion.
Il n’y a pas que du négatif, mais avant de penser à la gloire du général conquérant – Gosselies, premier aéroport devant Zaventem – commençons par tenter d’estimer non pas nos pertes, comme disent les va-t-en guerre, mais les morts au champ de désolation.
Les tours jumelles du World Trade Center (!) à Bruxelles ont ruiné un quartier prospère, déplacé des milliers de personnes et fait apparaître un chancre pour trente ans. Maintenant, il vit à nouveau, mais où est son âme ?
Les échéances, à présent.
L’étude d’incidence réalisée par AGORA est en cours et l’arrêté de révision doit tomber avant la fin de l’année.
Guy Béart aurait pu chanter : Ce projet est comme l’eau, il est comme l’eau vive ; courrez, courrez, jamais vous ne le rattraperez !
Ah, j’oubliais.
Nos édiles étaient présents, et je dirais même qu’ils furent d’une discrétion exemplaire.
Vous pensiez comme moi qu'un élu du peuple se doit de le représenter et prendre la défense de ses intérêts ?
Je constate que nous avons encore beaucoup de choses à comprendre.